Un dicton des ports annonce : "femme de marin, femme de chagrin". Un bar, donc, la nuit, une prostituée nostalgique, le romantisme éperdu d'une Ophélie des grèves, un vieux loup tendre et gouailleur et puis l'apparition du beau marin d'aventure.

Jean de la Providence, Fanny de Recouvrance, Le Bistrot du Port, le Goéland...

Les grandes passions du mélodrame finissent à la gargotte, le gandin est ruiné par la femme aux bijoux. Notre histoire raconte le malheureux destin d'un jeune homme du monde qui doit boire jusqu'à la lie la coupe offerte par une Vénus vénale.

Belleville Ménilmontant, J'en ai marre, Frou Frou, Le Tango des Fauvettes...

Le jazz, le swing, lunettes noires et choucroutes crêpées. Un night-club dérisoire pour zazous drôles et tendres très amateurs de whisky et de danses nouvelles.

Le vieux Piano d'la Plage, Je crache dans l'Eau, Téléphonez-moi, Fais-moi mal Johnny, Y'a des Zazous...

1936, la guinguette à rouvert ses volets, la jeunesse pédale dans les clairières, pique-niques, parties de pêche, flirts sur le gazon, y a d'la joie et c'est dimanche.

Le Pêcheur au Bord de l'Eau, Le petit Vin blanc, V'la l'Printemps, Quand on s'promène au Bord de l'Eau, Couché dans le Foin...

Pocharde, mauvais garçon, cendrillon des fortifs. La belle époque fut âpre aux miséreux ; de Montmartre à la Bastille, ils chantent l'épopée de la zone.

Mon Anisette, Sous la Blafarde, Roupille mon p'tit Salé, A Montpernasse...

Le pont d'un trans-atlantique aux beaux jours des Messageries Maritimes et des promesses d'Eldorado, quelques personnages à la dérive voguant sur les mers chaudes. Tout ce petit monde ne voyage qu'en rêves et chansons ; l'escale est un refrain.

Tortuga, Opium, Le Serpent Python, La Biguine à Bongo...

L'antre brillant d'un cabaret des "années folles", quelques noctambules dans les vapeurs d'absinthe. Le Champagne coule à flots, on rit, on danse, on pleure, Fox-Trot et Revues Nègres font oublier bien des misères.

Madame Arthur, J'ai deux Amours, C'est vrai !, Moi, j'aime le Music-Hall...

La salle obscure d'un vieux ciné fantôme. Sombres polars, westerns flamboyants, péplums hollywoodiens, mélos des années 30, stars et strass des Amériques et tous les rêves des samedis soirs.
Moteur, ça tourne !
Refrains des nostalgies technicolores.

La Java du Cinéma, Le Cinématographe, Mon vieux Ciné, Gangsters et documentaires...

Direction : Antonio Diaz Florian

Tortuga, Haïti, toutes les Biguines à Bongo, de rives en dérives, la romance pousse ses refrains aux 4 coins des rêves. Fascination, Envoi de fleurs, les Nuits, tous les mots du répertoire des rosses, couples et couplets célèbrent les mystères de l'amour et laissent fredonner les cœurs.
Peluche rouge, profonds sofas, miroitants labyrinthes ; la grotte pavée d'or des sirènes du ruisseau. Bourgeois, marlous, marins, grands amateurs de voyage, pour vous le train des plaisirs passe.

C'est si bon, Sous les Palétuviers, La Lettre de la Perichole, La Femme est faite pour l'Homme...

Libération et libations. In memoriam sans lamento. Arrête ton char à la guinguette, on commémore au bal musette.
Venez danser, boire et chanter, on est ensemble et c'est l'été.

La Complainte du Partisan, Le Bal défendu, Paris 45, Rue des Rosiers, Les Semelles de Bois, Fleur de Paris...